Une histoire naturelle de l'architecture
Retour sur la lecture du livre de Philippe Rahm qui donne matière à penser. A l'heure où la technicité envahit nos villes et nos bâtiments, l'auteur nous ramène à l'essentiel.
L’article de Frédéric Parrenin et d’Elodie Vargas paru en 2020 met en lumière les biais, voire les risques, des articles de vulgarisation autour de la perte de biodiversité. Les conséquences du changement climatique sur perte de biodiversité ont été scientifiquement caractérisées, notamment à travers les travaux du GIEC. L’importance primordiale de la sauvegarde de la biodiversité et les impacts profonds que son appauvrissement a sur nos sociétés impliquent un besoin de transmettre au plus grand nombre les connaissances nécessaires à la bonne compréhension de ce phénomène. Le sujet a donc fait l’objet d’importants travaux de vulgarisation scientifique, tant sur Internet que dans les revues spécialisées. Si dans l’ensemble, les faits scientifiques repris par ces publications sont objectivement conformes aux conclusions de la recherche, plusieurs biais sont à noter dans le langage employé.
Le phénomène de changement climatique est réduit à la seule logique de réchauffement climatique et son lien avec la perte de biodiversité fait l’objet de présentations simplistes. Il n’est parfois même pas présenté, comme si changement climatique et perte de biodiversité étaient deux conséquences indépendantes des activités humaines. Le rôle de la société humaine est lui aussi réduit à une vision dualiste, représentant le monde comme un combat, l’homme nuisible dégradant une nature à son service. Ces manières de présenter négligent l’existence d’un système global fonctionnant en boucle et dont l’homme n’est qu’un maillon. Elles passent également sous silence le fait que la biodiversité est une résultante de changements permanents, une adaptation à des systèmes physiques et climatiques en mouvement.
Lorsque les articles de vulgarisation s’appuient sur les données scientifiques, ils en accentuent les conclusions sans reprendre, généralement, les éléments de modération ou les marges d’incertitude des travaux de recherche. Ainsi, le pas est vite franchi entre des scientifiques parlant de « points de bascule » ponctuels à une littérature de vulgarisation parlant d’une bascule totale et de toutes choses, cette fois sans fondement. De plus, les faits avérés sont souvent instrumentalisés, mêlés aux champs lexicaux de la peur, du drame, de la fin du monde.
Il semble apparaître, à la lumière de ces éléments, que le corpus d’articles de vulgarisation sur la biodiversité cherche moins à expliquer les concepts qu’à proposer une vision du monde et de la nature en transformant et en orientant la connaissance scientifique, la teintant de représentations personnelles. Le discours idéologique en surimpression de l’information scientifique dégrade sa qualité et nuit à son appropriation par le grand public, donc à sa plus large circulation. Pour pallier ces difficultés, les scientifiques du GIEC ont entamé un travail interdisciplinaire avec des linguistes sur la question de la vulgarisation de leurs travaux. Ces travaux semblent essentiel pour apaiser les débats, les rendre plus constructifs faire avancer l'opinion publique et lui permettre, enfin d'agir.
Retour sur la lecture du livre de Philippe Rahm qui donne matière à penser. A l'heure où la technicité envahit nos villes et nos bâtiments, l'auteur nous ramène à l'essentiel.
Comment les nouveaux acteurs bousculent positivement et négativement l'écosystème en place ? Et surtout, comment leur positionnement vient percuter celui des pouvoirs publics ?